Les djihadistes utilisent la peur pour censurer les caricaturistes, la peur pour détruire l’économie touristique de la Tunisie (qui tente pourtant courageusement de combiner la démocratie avec l’Islam modéré), la peur pour éradiquer les minorités chrétiennes au Moyen-Orient. Allons-nous aussi laisser cette émotion nous dominer en Belgique ? Notre confort de vie a-t-il transformé les Européens en couards pendant que des jeunes filles Yézidies surmontent leur terreur pour se battre ? Or, c’est bien la peur qui pousse tant d’entre nous à annuler un séjour à Paris ou à éviter une sortie culturelle à Bruxelles. Cela ruine notre économie et c’est ce que veulent les terroristes. Nous devrions plutôt suivre l’exemple du courage des Londoniens pendant la Deuxième Guerre mondiale : sous les bombardements nazis quotidiens et malgré des milliers de morts, ils continuaient à travailler normalement, continuaient à aller aux spectacles, continuaient à fréquenter les pubs et surtout…
Continuaient à vivre à la britannique. Que pouvons-nous faire ? D’abord, soyons plus rationnels: à l’échelle individuelle, la probabilité de succomber à un attentat terroriste est infime. Il existe bien plus de risque de mourir à cause de la foudre ou par une piqure d’abeille ! Ensuite, il faut cesser de croire qu’il existe une solution sécuritaire "miracle". La décision du gouvernement de mettre soldats et policiers dans la rue était légitime, mais elle ne doit pas perdurer. Nos policiers et militaires seront bien plus utiles dans la traque des islamistes armés qu’à prendre froid passivement devant les gares. Placer des agents de sécurité devant tous les lieux publics et des portiques dans toutes les gares est très coûteux et inefficace . Cela ne sert à rien d’autre qu’à nous donner une illusion de sécurité. Charlie Hebdo bénéficiait d’une protection et cela n’a pas arrêté les terroristes. Les mesures de sécurité dans les aéroports n’empêchent pas les avions d’exploser en vol. Plutôt que de nous cacher en tremblant derrière des mesures de "fausse sécurité", il faut contre-attaquer. Comment ? En assumant enfin fièrement notre mode de vie. Cessons d’avoir peur de faire respecter nos lois en Europe, comme celles du bien-être animal. Osons rappeler que dans une démocratie on peut critiquer toutes les religions et se moquer de tous les prophètes. Arrêtons aussi de nous auto-flageller en disant que c’est nous les Occidentaux qui sommes responsables des horreurs terroristes. Les djihadistes assassinent aussi des Hindous, des Bouddhistes et des Musulmans différents d’eux. Arrêtons de voter pour des politiciens qui favorisent la prolifération des extrémistes ou qui défilent aux côtés d’islamistes dans des manifestations anti-Israël. Demandons à nos élus d’augmenter les budgets scandaleusement faméliques des services de renseignements militaires et civils. Exigeons que soient modifiées les lois sur l’immigration afin de faire venir chez nous plus d’immigrés qui aiment la démocratie et adhèrent à nos valeurs et moins de gens qui ont grandi dans la haine du Juif, du Chrétien, de l’incroyant et de l’Occidental. Exigeons que soient créés des centres fermés de déradicalisation. Montrons notre fraternité avec les musulmans démocrates et progressistes qui osent s’exprimer. N’allons plus en vacances dans les pays qui soutiennent l’Etat Islamique et boycottons les pays qui financent les organisations terroristes. Agir ainsi ne résoudra pas tout, mais sera plus efficace que pleurnicher sur les réseaux sociaux ou y diffuser des messages de haine. Mais rien ne vous oblige à penser comme moi…